Alexis Y. P. Sama

Etudiant troisième promotion Master Agrinovia (2013-2014)

Où avez-vous travaillé depuis votre diplôme Agrinovia?

Quand j’ai fini les cours à Agrinovia, j’ai eu à faire 5 mois de stage à PlaNet Guarantee sur la microassurance et l’assurance récolte. Après mon stage, j’ai eu mon premier contrat de travail en tant que Chargé de projet recherche et développement, Chargé de l’étude de faisabilité pour la mise en œuvre de l’assurance mil et bétail dans la province de l’Oudalan au Burkina Faso. À la fin de mon premier contrat à PlaNet Guarantee, j’ai continué mon travail en tant que Gestionnaire de CRÉER (Centre de Ressources en Entrepreneuriat Rural), dans le cadre du programme PASPRU qui était financé par le Fonds International de Développement de l’Agriculture (FIDA) et mis en œuvre par le Ministère de l’Agriculture. En janvier 2016, j’ai été rappelé par PlaNet Guarantee pour venir diriger un autre projet qui était cette fois-ci une étude de faisabilité pour la mise en place de l’assurance oignon et pomme dans la région du Nord du Burkina Faso. En 2017, j’ai ouvert, en association avec un autre consultant, un cabinet d’étude BARAC, qui évolue dans l’assurance indicielle, l’entrepreneuriat et la gestion d’entreprise et le développement rural. À l’ouverture du cabinet, nous avons eu un contrat de prestation de service sur l’assurance agricole avec le programme PAMEFA qui est financé par le Coopération Suisse au Burkina Faso. C’était un contrat assez important qui a pris fin en décembre 2017. Nous venons de signer avec l’ONG NITADE (ex RONGEAD) et la Fondation L’OCCITANE, un contrat de 18 mois pour la sécurisation foncière de 10 parcs à karité dans les régions des Hauts Bassins et les Cascades. Depuis l’ouverture du cabinet, nous avons eu quelques contrats et nous postulons à de nombreux appels d’offres. Le dernier en date, mon cabinet a été retenu avec 04 autres cabinets en Afrique et en Europe, par la Banque Africaine de Développement (BAD) pour proposer des offres pour une étude de mise en place de l’assurance agricole au Togo. Nous travaillons actuellement avec une compagnie d’assurance de la place pour mettre en œuvre des projets dans le milieu rural au Burkina Faso. Afin de capitaliser toutes les recherches que je mène dans le cadre de mes prestations de services, j’ai postulé pour le Doctorat en Géographie, au Laboratoire Dynamique des Espaces et des Sociétés (LDES), à l’Université Ouaga1 Pr Joseph KI-ZERBO. Et j’ai postulé avec le Master AGRINOVIA qui est un master professionnel, et j’ai été accepté. En 2017, j’ai été accepté pour le Doctorat avec une these de recherche sur le thème « Production agricole et sécurité alimentaire dans la province du Passoré au Burkina Faso ». Actuellement je suis à la recherche de bourses et de stages de recherches dans les instituts de recherches ou des universités étrangères.

Pourriez-vous décrire votre travail actuel (tâches, responsabilités, accomplissements)?

Aujourd’hui, je dirige mon cabinet et je mène mes recherches doctorales. Pour ce qui concerne les activités au cabinet, je m’occupe de la gestion administrative du cabinet (recherches de partenaires, études de faisabilités, montages de projets, animation des thèmes de formations sur l’entrepreneuriat, la gestion d’entreprise, des organisations paysannes, appui-conseils aux entreprises, sécurisation foncière et analyse de risques agricoles , etc…). Il faut dire que le monde de l’entrepreneuriat n’est pas facile. Il faut toujours se battre, aller à la recherche et mettre beaucoup d’énergies. Mais en même temps, je suis maître de mon temps et je peux mener mes recherches. Lorsque je gagne des marchés, je recrute des experts et des consultants avec qui je travaille. Cela me permet de me dégager et de mieux m’orienter sur mes visions de long terme.
Pour ce qui concerne mes activités de recherche, je me forme aussi sur les outils utilisés par les géographes tels que les outils de cartographie et systèmes d’informations..

Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre travail?

Ce qui me plaît le plus est qu’il y a beaucoup de défis à relever chaque jour. Il n’y a pas une tâche qui ressemble à une autre, il faut toujours rentrer au fonds de soi pour sortir le meilleur car je travaille généralement avec des experts et des clients très exigeants. Toutes les activités que je réalise sont jugées à la loupe. J’ai 30 ans actuellement et bientôt 31. Avec mon âge, les gens me mettent à l’épreuve et lorsque je finis les travaux et que je vois la satisfaction des gens, je suis heureux. Cela impose le respect et cela te fait connaitre. L’autre défis est que pour avoir un bon marché, ce n’est pas du tout facile, le combat est rude.
La deuxième chose qui me plait est la recherche. Arriver à expliquer certains phénomènes et faits de manière scientifique, c’est très important. Cela amène à comprendre de nombreux phénomènes et une bonne vision du monde. J’aimerais un jour transmettre ce savoir, et aussi contribuer à faire évoluer les choses surtout pour le développement de monde rural africain. Dans le monde de la recherche, on rencontre de grands esprits, des personnes qui ont aussi fait de nombreux travaux, et c’est toujours intéressant de découvrir ce que les autres ont fait et font. Il n’y a pas de doctorat solitaire, et on collabore beaucoup entre doctorants et chercheurs et j’aime bien ça.

Comment le Master Agrinovia vous a-t-il préparé pour votre carrière?

Il faut dire qu’avant le master Agrinovia j’avais fait une maitrise en Économie Agricole et de l’Environnement. J’ai fait deux ans avec cette maitrise sans trouver de l’emploi. Mon master Agrinovia m’a permis d’avoir mon premier contrat de travail et aussi mon premier contrat de consultant et c’est ce qui a lancé ma carrière professionnelle. L’autre chose est que c’est uniquement avec ce master Agrinovia que j’ai été accepté comme Doctorant à l’Université Ouaga1 Pr Joseph KI-ZERBO. Donc je dois beaucoup à cette formation.

Recommanderiez-vous la formation Agrinovia à quelqu’un qui veut travailler dans le domaine du développement? Si oui, pourquoi?

Je recommande vivement le master Agrinovia pour apprendre à raisonner « autrement » dans le milieu du développement rural. Quand vous finissez la formation Agrinovia, vous ne voyez pas la plus-value immédiatement. Mais lorsque vous serrez en train de travailler, vous verrez qu’il y a des choses qui sont des acquis pour vous, des choses que vous serrez étonnés de voir que vos collègues ne connaissent pas. C’est ça la différence, le plus que le Master Agrinovia vous donne.

Master II

9 mois (Phase intensive en classe: Octobre à Décembre – Phase recherche sur le terrain: Février à Mai – Soutenance du mémoire: Juillet/Octobre)
Sécurité alimentaire et nutritionnelle, évaluation des projets, économie du développement, agroécologie, évaluation des chaînes de valeur, processus d’innovation, communication, genre et changement social, méthodologie de la recherche participative.
31 Mai de chaque année
Français

Université Joseph KI ZERBO (Ouagadougou – Burkina Faso).

Professionnels (jeunes chercheurs, agents public et privé de développement, consultant, accompagnateurs communautaires, médiateurs-courtiers de développement, etc.) et futurs professionnels du développement (étudiants) titulaires au moins d’une maitrise, d’un M1 (semestres 1 et 2) ou équivalent.

Cours Intensifs

1 ou 2 semaine(s).
Genre et développement rural, sécurité alimentaire et nutritionnelle, entreprenariat sociale, eau et assainissement etc. Possibilité d’organiser des formations ad hoc pour le personnel des ONG et des projets.
15 jours avant le début du cours.
Français

Université Joseph KI ZERBO (Ouagadougou – Burkina Faso).

Professionnels (chercheurs, agents de développement, etc. avec niveau d’études minimal BAC).